Les différents types de chansons en Capoeira
Origines
Les origines de la Capoeira remontent à l’époque de l’esclavage au Brésil, où les esclaves africains créèrent cet art martial comme moyen de résistance et d’expression culturelle. Masquée en danse pour déjouer l’interdiction de pratiquer tout type de combat par les colons, la Capoeira s’est enrichie d’une dimension rythmique et musicale qui joue un rôle central jusqu’à aujourd’hui. Au fil du temps, cet art a évolué pour incorporer des éléments de musique, de chant et de rituels, qui ensemble, racontent l’histoire de la lutte pour la liberté et l’affirmation identitaire.
Historiquement, les chants jouent un rôle crucial dans la transmission de la mémoire collective. Ils conservent et diffusent l’empreinte du passé de la Capoeira, soulignant sa nécessité dans la culture afro-brésilienne moderne. À travers les générations, ces chants ont permis de maintenir vivante l’histoire de la Capoeira, non seulement comme art martial mais aussi comme un moyen puissant d’éducation et de conscientisation, illustrant l’art du « double jeu » où le sens apparent des mots peut révéler une couche cachée de résistance et de subtilité.
Rôle des chansons
Les chansons de Capoeira jouent un rôle multifonctionnel lors des rodas, servant non seulement à raconter l’histoire de la Capoeira elle-même mais aussi à évoquer des figures emblématiques de cet art. Ces récits chantés transmettent les exploits et les défis des maîtres passés et présentent des leçons tirées de leur expérience, permettant ainsi aux capoeiristes d’aujourd’hui de se connecter avec leur héritage. En plus de leur fonction narrative, les chansons sont également utilisées pour communiquer directement avec les joueurs dans la roda, leur offrant des conseils, des encouragements ou des avertissements. Cette interaction enrichit l’expérience de la Capoeira, faisant de chaque roda un moment d’apprentissage et de partage où la musique et les paroles guident le flux et l’esprit du jeu.
Il existe différents types de chansons en Capoeira. Voici quelques explications :
C’est un chant populaire de salutation, qui suit le ladainha, de contenu improvisé, et qui donne le départ du jeu (chant d’ouverture). C’est une forme de louange responsoriale. Ce cantos est plus mystique, plus rituel, car on provoque l’action tout en ressentant l’imploration aux divinitées. Il énonce les fondamentais (aspects moraux et spirituels). Ce chant est fondé sur les gammes pentatoniques et tétratonales. Il commence souvent par les fameuses paroles codifiées « Iê, viva meu deus » ou « Iê viva meu mestre » (ce qui ramène au candomblé). Le choeur reprend chacune des paroles du soliste en terminant par « camara »* (ce terme est l’expression de la solidarité, de l’état d’égalité de chaque participant devant la roda).